jeudi 13 mai 2010

Un « F » pour les Jeux Olympiques de Vancouver


Le Sommet des citoyens contre l’esclavage sexuel a donné la note « F » aux organisateurs des JO de Vancouver, à la Colombie-Britannique et au Canada. En effet, cette coalition juge que ces instances n’ont pas réussi à rendre les jeux sûrs et à protéger les femmes et les jeunes contre la traite humaine. Des organismes sur le terrain ont aidé des jeunes femmes victimes de la traite. Ils ont aussi remis aux autorités la preuve que, de façon anonyme, des femmes ont été mises en vente « en ligne », à l’approche des Jeux Olympiques. Une colonniste du Globe and Mail rapporte que dans le journal The Province, dans la Craigslist, on pouvait y lire : « Jeunes filles, bienvenues dans notre famille. Profitez des Jeux Olympiques pour faire une grosse somme d’argent. » Il faut bien savoir lire entre les lignes!

Trisha Baptie, une ex-prostituée, et maintenant journaliste, a affirmé le 9 février 2010 durant la tenue des Jeux Olympiques : « Je sais que des dizaines de femmes et de jeunes sont amenées à Vancouver, en provenance des Maritimes, de Toronto et du Nord de l’Ontario, pour l’esclavage sexuel pendant les Jeux Olympiques. Les autorités ne leur fournissent aucun moyen de sortir de la violence qu’est la prostitution. »

Benjamin Perrin, professeur de droit à l’Université de la Colombie-Britannique, spécialiste des questions de traite des personnes, a dit qu’il connaissait des « dizaines » de jeunes femmes, pour la plupart venant des grands centres urbains et des réserves autochtones, qui ont été envoyées à Vancouver pour faire face à une hausse prévue de touristes à la recherche de prostituées.

The Vancouver Courier du 21 avril 2010 nous apprend que 55 bordels de Vancouver, nommés officiellement « maisons de santé », paient 226 $ par année leur permis d’exploitation à la mairie de la ville. La prostitution existe dans la rue mais aussi derrière les vitrines inoffensives des studios de massage, affichant des taux horaires « variables ». Un nombre inconnu de bordels « souterrains », alimentés par la traite des êtres humains, exploitent sans entraves dans les résidences privées et des entreprises autour de la ville.

Sœur Nancy Brown, sc, du Covenant House de Vancouver, a écrit quelques mois avant la tenue des Jeux Olympiques: « Nous, au Covenant House, entendons de nombreuses histoires d’exploitation sexuelle qui ne sont pas rapportées à la police parce que des jeunes vivant dans la rue hésitent à les signaler en raison de leur manque de confiance dans l’application des lois. Avec la forte prévalence de la guerre des gangs de rue dans ce domaine, ils sont réduits au silence. »